jeudi 7 janvier 2021

ProMenAdE DAnS Le GiVrE

Ce matin, il a gelé.

Enfin, cette nuit plutôt. De ma fenêtre, le givre donne l’impression que la vallée est recouverte d’une mer de glace.
Le ciel est bleu, sans nuage, et malgré le soleil, je sais qu’il doit faire aussi frais que beau.
Qu’importe.
Une écharpe. Un bonnet. Un appareil photo. Me voilà dehors.
Le froid me saisit aussitôt, je le sens qui s’infiltre insidieusement, qui cherche à engourdir mes doigts de pied, qui me refroidis les cuisses et qui me gèle les doigts dès que j’ai le malheur de les sortir de mes poches. J’expire. Un nuage de buée s’échappe de ma bouche, éphémère, il s’évapore rapidement, je le regarde disparaître avant de me mettre en route.
L’atmosphère est particulière. Il règne une ambiance légèrement brumeuse, doucement calfeutrée. Les sons sont comme étouffés et le plus bruyant reste mes pas sur le sentier. À tout moment il me semble que je vais croiser la route d’un elfe, d’un hobbit ou d’une fée.



Seule au monde.
 
A part quelques oiseaux, invisible dans les fourrés qui trahissent leur présence par leurs cris d’alerte.
 
Seule et intruse dans un monde, j’écoute.
 
J’entends le chien qui aboie au loin, de l’autre côté de la vallée, comme un appel d’un autre temps.
J’entends l’écoulement de la rivière blotti dans son lit, doux murmure apaisant.
J’entends le chant d’un merle, furieux d’avoir été délogé dans sa recherche de nourriture.
J’entends le bruissement d’ailes de passereaux dans le bas-côté.
J’entends le vol de cygne dans l’espace azuré.
J’entends le tap-tap du givre fondant sous les rayons timides du soleil qui se frayent un chemin entre les arbres.
J’entends l’herbe blanche craquer sous mes pas.



Le givre habille le bord des feuilles, recouvre les branches, dessine des arabesques improbables en dévoilant des toiles d’araignées.




Sous le soleil une feuille morte se pare de diamant, des poils entremêlés dans le barbelé se transforment en fil argenté, instants passagers et magiques, rendant visible l’invisible, les cristaux de givres dévoilent la beauté cachée de la nature en hiver.


Mes doigts frigorifiés tentent de capturer ces instants éphémères, d’enfermer cette atmosphère.
Ils y arrivent… presque… Pas tout à fait.


 
Cet après-midi, je suis retournée me promener.
La brume a disparu. L’ambiance n’est plus la même. Il fait gris. Nuageux banal.
La Nature a perdu ses parures.
L’atmosphère du matin n’en devient que plus magnifique et irréelle.



Je vous souhaite une année magique.
Une année magnifique.
Une année remplie d’instants éphémères à savourer.
Une année à chercher le soleil derrière chaque nuage.
Une année remplie de surprises, de mystères, de chemins dérobés.