Oui bien sûr.
Vitre en verre sur nos fenêtres.
Vitre qui nous protège du chaud en été.
Vitre qui nous protège du froid en hivers.
Vitre qui laisse entrer la lumière -quand il y en a- du soleil.
Quelqu'un a dit un jour "Heureux les fêlés, ils laissent entrer la lumière." Michel Audiard.
Les vitres ont l'avantage de ne pas être fêlées et de laisser entrer la lumière quand même.
Cependant, la vitre est aussi un obstacle. Vous ne me croyez pas ? Et la brise agitant les feuillages des arbres, venant se briser sur la vitre, vous la sentez ? Vous pouvez VOIR, mais vous ne pouvez pas sentir. Et la chaleur me direz-vous ? Sensation illusoire je vous répondrais. Vous ne me croyez pas ? Ouvrez votre vitre en hivers par temps ensoleillé. De 20° on passe à ... 2° ?
Fenêtre sur le monde. Fenêtre d'illusion. Vitre ouverte. Vitre barrière.
Rien qu'en la regardant, vous pouvez voir ce sentiment mélangé de liberté et de prison. Certes, c'est plus gai que de simples barreaux, et au moins vous pouvez tourner la poignée et ouvrir la fenêtre.
Mais qu'en-est-il de la vitre dans votre tête ?
Vitre,
blocage,
peur,
timidité,
colère,
impuissance,
impatience,
arrogance,
miroir,
façade,
hypocrisie,
les vitres dans notre tête ont de multiples visages et une myriade d'apparences.
Vous ne voyez toujours pas de quoi je veux parler ?
.............Vous êtes têtus, non ?
Et qu'est-ce qui vous empêcher de réciter votre poésie devant toute la classe ? Timidité.
Qu'est-ce qui vous a empêché de dire non à votre sœur, ce pull ne lui va pas ? Hypocrisie.
Qu'est-ce qui vous a empêché de répliquer aux gorilles qui vous piquez vos bonbons ? Peur.
Qu'est-ce qui vous a empêché d'aller consoler votre petit frère devant vos ami(e)s ? Arrogance.
Je continue ?
Afin que vous compreniez ce concept de vitre intérieur qui peut être, je le conçois, un peu difficile à saisir, je vais vous donnez un exemple concret.
Il fait beau. Le soleil brille. Il fait bon. Une brise caresse mon visage. Je marche au rythme de la musique qui s'écoule de mes écouteurs. Chantant à mi-voix. Il fait beau, je me sens bien. Je suis heureuse, et j'ai envie de faire partager mon bonheur au monde entier dans un élan de spontanéité généreuse. Comment ? Simplement en souriant aux gens que je croise. Même sans leur dire bonjour, juste leur sourire. Il n'y a pas grand'monde dans la rue. Peu importe. Je marche. Voilà quelqu'un. Il se rapproche. Mon cœur se met à battre plus fort, impatience, timidité, audace ? Je tente de capter le regard de la personne en face de moi. Elle me croise sans lever les yeux du sol. Tant pis. Une autre s'avance. Elle me regarde. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine, je veux lui sourire. Et là. Obstacle. Vitre. Mon envie de sourire reste bloquer dans une partie de mon cerveau. Qu'est-ce qui me retient ? Un manque d'audace. Une peur du regard de l'autre. Autre personne. Nos regards se croisent, elle me sourit, je lui souris en retour. Double vitrage en morceau. Celui dans nos têtes et celui entre nous. Une autre personne, je tambourine dans ma tête, le sourire veut sortir. Je baisse les yeux, la vitre est solide.
Le double vitrage est solide.
Car oui. Sourire à quelqu'un dans la rue, c'est briser un double vitrage. Celui de notre timidité. Celui de la non-communication.
A l'heure des multiples technologies qui nous permettent de communiquer plus vite que notre ombre, le contact humain se fait de plus en plus rare.
Vous voulez connaître un jeu ? Amusez-vous à sourire à des gens dans la rue. Compter combien vous répondent. Combien vous ignorent. Combien vous regardent comme si vous veniez d'une autre planète.
Un jour, histoire vrai, je souris à une dame dans le train, lui dit bonjour peut-être, je ne sais plus. Là elle me regarde et me demande "on se connaît ?"
Un peu sur le choc, je lui répond "non". Avec l'envie très forte de lui dire "quoi, j'ai besoin de te connaître pour te dire bonjour ? Et si oui, comment je fais pour te connaître, si je peux pas te parler ?"
Le monde à l'envers...
De plus, la plupart des gens sont fermés. Je veux dire, essayer de sourire à quelqu'un qui baisse les yeux, regarde ailleurs, fait la tête ou vous fusille du regard (bonne chance pour celui-ci).
Faire un lui souriez.
sourire à que vous
quelqu'un, ait envie
c'est aussi lui aussi
que
Et puis, même si vous ne souriez pas à quelqu'un, vous pouvez toujours sourire pour vous-même.
La vie est belle.
Bien sûr, il y a plusieurs façon de briser votre vitre.
A vous de trouver celle qui vous correspond le mieux.
A vous de trouver celle qui vous va le mieux.
Afin de pouvoir être vous-même. Et de laisser votre vitre ouverte.
Vitre ouverte sur le monde.
Vitre où passe la lumière.
Vitre où s'engouffre la brise.
Libre.
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